DIRECTV PIRATE LES PIRATES
Pour diffuser son bouquet de chaines de télé par satellite, DirecTV loue à ses quelque 10 millions d'abonnés américains un décodeur et une carte dont la mémoire EEProm est reprogrammable. Jusqu'en octobre 2000, dans son signal télé, en même temps que ses différentes chaînes à péage, DirecTV envoyait une fois par mois une mise à jour de la carte. Oui mais, durant près de deux ans, des milliers de fraudeurs ont profite d'une faille de ce système... Jusqu'au fameux 21 janvier 2001! Surnommée "Black Sunday' par la communauté pirate, la date s'est en effet révélée catastrophique pour la majorité des hackers du bouquet DirecTV, dont les cartes à puce altérées sont devenues tout à coup inutilisables.
Au final, ce sont plus de 200000 de ces cartes qui auraient ainsi été grillées par DirecTV! Explication, les ingénieurs du se, de télévision satellitaire lancé une dévastatrice attaque visant interdire purement et simplement aux fraudeurs l'accès de leur bouquet. Depuis quelques mois, en effet, ils s'attelaient à intégrer discrètement du code informatique dans ces fameuses cartes à puce, afin de se préparer à l'assaut final
Il faut savoir que dès le lancement du service en 1994, les pirates ont mené une véritable guerre à DirecTV afin d'obtenir ses programmes gratuitement, grâce à de subtiles modifications de leur carte à puce. Le bouquet américain, lui, envoie régulièrement des ECM(ElectronicCountermeasure, ou contre-mesures électroniques) afin de détecter et neutraliser les cartes bricolées. C'est au Canada, où DirecTV n'est pas disponible officiellement, que les pirates pullulent. Cela parce que le commerce des cartes, des programmateurs et autres unloopers y est Le parcours parfaitement légal... Les magasins d'électronique peuvent donc vendre ce genre d'appareils, à des prix plutôt élevés cependant. Ainsi, il faut compter environ 2000 francs pour acquérir les instruments nécessaires au piratage de la fameuse carte. Quant à la carte elle même, on la trouve bien souvent couplée avec son récepteur sur des sites d'enchères ou grâce à un revendeur contacté sur un chat à un prix qui peut atteindre les 2500 francs!
Mais avant de pouvoir regarder la télévision gratuitement, le chemin est long pour le hacker en herbe. Première étape: dégoter une carte de type H, c'est-à-dire de deuxième génération.
Les premières cartes (dénommées F) ne sont en effet plus utilisées par DirecTV, tandis que les dernières en date (nom de code HU) sont, elles, trop r être cores Trouver une carte H originale n'est toutefois pas de tout repos car elles sont "mariées" avec leur récepteur dès leur insertion dans celui-ci. Du coup, impossible, ensuite, de changer de décodeur sans tomber sur un triste écran noir.. Passé cet obstacle, il reste encore à se munir de tout le matériel nécessaire pour modifier les données contenues dans cette carte.
Code dynamique contre "unlooper
A commencer par un programmateur. Il s'agit d'un petit périphérique, connectable sur le port série du PC, qui peut lire et écrire la puce. Grâce à quelques sites disponibles sur le Net, il est possible, avec un tel outil de programmer les canaux voulus, voire de les obtenir tous. Seulement voilà, DirecTV a vite fait de déranger les intrus grâce à ses fameuses contre-mesures électroniques". Lesquelles sont de plusieurs ordres, la plus courante consistant en de simples mises à jour.. auxquelles les pirates sont habitués depuis deux ans: avec ces mises à jour intégrées au flux audiovisuel, l'opérateur peut mettre une carte hors d'état de nuire en vérifiant, puis modifiant les données qu'elle comporte. Bien entendu, les hackers ont eu tôt fait de contourner le problème. Cela grâce à des outils appelées unloopers, soit des appareils proches des programmateurs qui permettent bonnement de réinitialiser les cartes modifiées.
C'est justement là que DirecTV a décidé de frapper un grand coup. En préparation de l'attaque du 21janvier, a a ajouté dans ses les mises à jour du code dynamique qui in fine, rend inutilisable le décryptage de la carteH ,et peut même détruire celle piratée
En quête d’une parade, la communauté de hackers s’oriente vers l’émulation des cartes, qui nécessite des connaissances encore plus poussées. Le principe est pourtant simple:après avoir reproduit sur le disque dur du Pc une image de la mémoire de la carte, le pirate laisse le soin a un logiciel d’intercepter les mises à jour et autre ECM de DirecTV. La carte originale est donc protégée de toute modification:elle n’est plus insérée dans le récepteur;mais remplacer par une fausse carte reliée a un Pc qui fait tourner un logiciel d’émulation.... Oui mais tout cela coûte cher a tel point que prendre un simple abonnement contant entre 150 et 600 F par mois, pourrait dès lors se révéler meilleur marché!
Cela étant, si DirecTV croyait se débarrasser à la fois des hackers, manufacturiers et revendeurs de matériels de piratage, son pari n’est pas totalement réussi:les mauvais payeurs se refilent déjà la mise à jour permettant à leur unlooper favori de faire tourner à nouveau la carte détruite par RECM du Black Sunday'.
La bidouille est ardue, mais possible. La guerre est donc loin d'être terminée...
Les télés françaises piratées
Les deux grands opérateurs de télévision par satellite français n'échappent pas au piratage. un hacker parisien nous raconte: "TPS utilise un système de cryptage facile à craquer« . En gros , 2heures de travail me suffisentpour2mois de tranquillité! Et c'est d'ailleurs la même chose pourra télé par câble Noos"... Toutefois, canal satellite et NC numéricâble lui donnent visiblement plus de mal.' contre-mesures sont très fréquentes. Parfois, je passe des heures avant de réussir à les chaînes, heure plus tard, tout est à recommencer. " Le petit boîtier programmateur dont il se sert est en vente libre (moins de 500 F), de même que les cartes mémoire (de 100 à 150 à l'emploi pour ceux qui ont un décodeur, ces cartes se vendent sous le manteau entre 800 et 2 000 F Avec cependant un risque: que le vende la poudre d'escampette le jour où la carte doit être reprogrammé
